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La cession du droit au bail commercial : guide complet 2024-2025
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Contentieux commercial à Paris : Stratégies et procédures pour défendre les intérêts de votre entreprise.

Sommaire

Qu’est-ce que le droit au bail ? Définition et différence avec le fonds de commerce

• Points de vigilance pour l’acheteur d’un droit au bail

• Rôle du bailleur dans la cession du droit au bail

• Procédure de cession du droit au bail commercial

• Analyse et valorisation du droit au bail

• Facteurs influençant la valeur d’un droit au bail

• Méthodes d’évaluation courantes

• Erreurs à éviter lors de l’évaluation

• Bonnes pratiques pour estimer et négocier

• Exemples concrets de cession de droit au bail (Paris)

• Conclusion : bonnes pratiques pour réussir la cession ou l’acquisition

Qu’est-ce que le droit au bail ?

Définition et différence avec le fonds de commerce

Le droit au bail est le droit dont dispose un locataire commercial sur son local, qu’il peut céder à un successeur sous conditions. Concrètement, lors de la cession d’un bail commercial, le locataire sortant vend au locataire entrant le bénéfice de son bail en cours (la « jouissance du local » aux mêmes conditions de loyer, durée restante, etc.) . Le nouveau locataire reprend donc le contrat de bail existant pour le temps qu’il reste à courir, sans qu’il y ait transfert des éventuelles dettes ou contrats annexes du précédent occupant . En tant qu’élément incorporel du fonds de commerce, le droit au bail appartient au locataire et a une valeur patrimoniale monnayable . Il confère notamment au cessionnaire (nouveau locataire) le droit d’occuper le local dans les conditions négociées par son prédécesseur et de bénéficier du droit au renouvellement du bail commercial à l’échéance . Autrement dit, le cessionnaire profite d’un loyer qui peut être inférieur au loyer du marché ainsi que de la stabilité offerte par le bail restant et le droit au renouvellement, ce qui explique que le droit au bail ait un prix sur le marché .

Il est essentiel de distinguer la cession du droit au bail de la cession du fonds de commerce dans son ensemble. La cession de fonds de commerce inclut non seulement le droit au bail, mais aussi la clientèle, l’achalandage, le matériel, l’enseigne et tous les autres éléments du commerce cédé. De ce fait, la valeur d’un fonds de commerce est généralement bien plus élevée que celle d’un simple droit au bail, puisqu’elle englobe la valeur de la clientèle et des autres actifs en plus de celle du bail . En pratique, si un commerçant cède son entreprise (fonds de commerce) à un successeur, le bail commercial sera transmis avec le fonds. À l’inverse, on parle de cession isolée du droit au bail lorsque le locataire vend uniquement son droit d’occuper les lieux (l’« emplacement »), à une personne qui ne reprend pas sa clientèle ni son activité . On utilise parfois l’expression « cession de pas de porte » pour désigner cette cession isolée du bail . Attention toutefois, le pas de porte désigne à l’origine une somme versée au bailleur en début de bail (droit d’entrée) et non une cession du locataire – les deux notions sont distinctes. Par ailleurs, transférer une clientèle suppose de respecter le formalisme des cessions de fonds de commerce (mentions obligatoires dans l’acte, publicité légale, délai d’opposition des créanciers, etc.) . Il serait dangereux de déguiser une cession de fonds de commerce en simple cession de droit au bail pour éviter ces formalités : l’acheteur s’exposerait à devoir payer deux fois si des créanciers du vendeur réclament leur dû (nullité de la cession de fonds non déclarée) . En résumé, le droit au bail se limite au transfert du bail commercial lui-même, alors que la cession de fonds de commerce implique la transmission de l’ensemble du commerce. Il convient de bien choisir l’opération correspondant à la réalité de la (simple reprise de local ou reprise d’un commerce complet).

Points de vigilance pour l’acheteur d’un droit au bail

Pour l’acquéreur d’un droit au bail, il est crucial d’analyser minutieusement le bail commercial existant et son contexte, afin d’éviter les mauvaises surprises. Voici les principaux points de vigilance à examiner avant l’achat :

• Durée restante du bail : Vérifiez combien de temps il reste avant l’échéance du bail en cours. Un bail commercial est généralement conclu pour 9 ans (bail “3-6-9”), avec possibilité pour le locataire de résilier tous les 3 ans. Si le bail arrive bientôt à son terme (par exemple dans moins de 3 ans), l’acquéreur doit anticiper la question du renouvellement. Attention : pour bénéficier du droit au renouvellement, la loi impose que le fonds de commerce ait été exploité pendant les 3 années précédant la fin du bail . Un nouvel acquéreur présent depuis trop peu de temps pourrait donc ne pas avoir droit au renouvellement s’il reprend un bail en fin de course. Par prudence, si la fin du bail est proche, il peut être opportun de négocier avec le bailleur une extension de bail ou une renonciation à la condition des 3 ans, afin de sécuriser le droit au renouvellement pour le repreneur . Sans droit au renouvellement, la valeur même du droit au bail devient quasi nulle dans la mesure où le locataire pourrait être évincé sans indemnité à l’échéance .

• Montant du loyer et conditions de paiement : Analysez le niveau du loyer actuel et comparez-le aux loyers du marché pour des locaux équivalents dans le même secteur. Un loyer nettement inférieur au marché est un atout précieux (car source d’économie pour le repreneur) mais un loyer trop élevé par rapport au marché peut au contraire diminuer la valeur du droit au bail, voire la réduire à zéro. Vérifiez également la présence d’une clause d’indexation (clause d’échelle mobile) et son indice de référence (Indice des loyers commerciaux – ILC, indice des loyers des activités tertiaires – ILAT, etc.). Une clause d’indexation annuelle classique entraîne une augmentation périodique du loyer en fonction d’un indice ; assurez-vous qu’elle est conforme (les indices autorisés et le plafonnement des variations anormales ont été encadrés par la loi Pinel) et tenez compte de son impact sur le coût futur du loyer. Par exemple, un loyer modéré aujourd’hui pourrait augmenter sensiblement en quelques années si l’indice repart fortement à la hausse. Soyez également attentif aux conditions de paiement : loyer payable d’avance ou échu, mensualisé ou trimestriel, dépôt de garantie existant (à reprendre) etc.

• Charges et taxes : Le bail commercial répartit les charges entre bailleur et locataire. L’acheteur doit examiner le détail des charges locatives, des travaux et des taxes incombant au locataire. Par exemple, qui paie la taxe foncière (souvent refacturée au locataire dans les baux commerciaux) ? Quelles charges d’entretien ou de sont à la charge du locataire ? La loi Pinel de 2014 a listé certaines dépenses qui ne peuvent plus être imputées au locataire (gros travaux structurels notamment), mais il reste de nombreuses charges possibles. Un loyer attractif peut cacher des charges élevées qui pèseront sur l’exploitation. Demandez le historique des charges et vérifiez les travaux éventuellement prévus sur l’immeuble (ravalement, mise aux normes, etc.) qui pourraient engendrer des coûts ou perturbations. Enfin, assurez-vous des conditions de récupération de la TVA sur le loyer le cas échéant (si le bailleur a opté pour la TVA).

• Clause de destination et restrictions d’activité : La destination des lieux (c’est-à-dire l’activité autorisée dans le local) est fixée par le bail. C’est un point crucial : l’acquéreur doit s’assurer que l’activité qu’il compte exercer est bien permise par le bail. Par exemple, s’il souhaite exploiter un restaurant alors que le bail est tous commerces sauf restauration, il devra obtenir une déspécialisation (changement d’activité) et l’accord du bailleur, ce qui n’est pas garanti. De même, si le bail est très spécifique (par exemple « bail pour activité de coiffure uniquement »), la valeur du droit au bail sera limitée aux repreneurs de cette même activité, ce qui restreint le marché des acheteurs potentiels. Un bail “tous commerces” (sans restriction d’activité) est beaucoup plus facile à céder et valoriser qu’un bail à usage restreint . Vérifiez donc la clause de destination et la possibilité ou non d’exercer une autre activité. À noter que si le locataire cédant part à la retraite, la loi lui permet de céder son bail à un repreneur d’activité différente, sous certaines conditions, sans que le bailleur puisse s’y opposer (déspécialisation dite « retraite ») .

• Clause d’agrément ou restrictions à la cession : Parcourez le bail à la recherche de clauses encadrant la cession du bail. De nombreux baux commerciaux comportent une clause d’agrément stipulant que toute cession de bail est soumise à l’autorisation préalable du bailleur, ou encore une clause qui interdit la cession “isolée” du bail (sans le fonds de commerce) . Par exemple, le bail peut prévoir que le locataire ne peut céder son bail qu’en même temps que la vente de son fonds de commerce (cession globale), ou exiger l’accord écrit du propriétaire pour toute cession à un tiers. L’acheteur doit donc vérifier si le bailleur a contractuellement un droit de regard sur son entrée dans les lieux. En pratique, même en l’absence de telle clause, il est recommandé de prendre contact en amont avec le bailleur pour s’assurer de son accord sur le principe de la cession et des qualités du repreneur (solvabilité, expérience, projet conforme à la destination du bail, etc.), afin d’éviter un refus ultérieur qui ferait capoter l’opération.

• Garanties et cautionnements : Il n’est pas rare que lors d’une cession de bail, le bailleur exige des garanties supplémentaires. D’une part, le bail initial peut contenir une clause de garantie solidaire du cédant, c’est-à-dire que le locataire vendeur reste garant du paiement des loyers par son successeur (souvent pendant la durée restant du bail initial, voire jusqu’au renouvellement). Le cédant continue ainsi d’être engagé si le repreneur fait défaut, ce qui est un risque à avoir en tête côté vendeur. D’autre part, le bailleur peut demander au repreneur une garantie bancaire ou une caution personnelle, ou d’augmenter le dépôt de garantie, surtout si le repreneur est une société récente. L’acheteur doit intégrer ces éventuelles exigences dans son plan de reprise (par exemple, obtenir une caution bancaire peut immobiliser de la trésorerie).

• État des lieux et travaux : L’acheteur doit examiner l’état physique du local. Un état des lieux d’entrée/sortie sera réalisé lors de la cession (voir procédure plus loin) pour figer l’état du bien . Il est opportun avant la transaction de repérer d’éventuels travaux à prévoir : remise aux normes (sécurité, accessibilité PMR), rénovation, conformité électrique, présence d’une extraction pour les activités de restauration, etc. Certains baux obligent le locataire à réaliser ou prendre en charge certains travaux (par exemple, mise en conformité incendie). Si le local nécessite des investissements importants post-acquisition, cela doit influencer le prix négocié du droit au bail.

• Situation juridique et urbanistique : Assurez-vous qu’aucune procédure n’affecte le bail (par exemple, commandement de payer émis pour loyers impayés, résiliation en cours). Demandez un état des éventuelles inscriptions de privilèges sur le fonds de commerce (nantissement au profit d’une banque, etc.), car en cas de nantissement, le créancier nanti devra être remboursé ou accepter la cession (voir procédure). Par ailleurs, renseignez-vous en mairie si le local est situé dans un périmètre de sauvegarde du commerce et de l’artisanat de proximité. Dans ces zones, la commune bénéficie d’un droit de préemption commercial sur les cessions de fonds de commerce et de bail . Cela signifie que la ville peut, à la place de l’acheteur pressenti, se porter acquéreur du droit au bail pour installer un commerce de son choix. L’acquéreur potentiel doit donc savoir s’il existe un risque de préemption municipale (et dans ce cas, la procédure prévoit de notifier la mairie et d’attendre sa décision). Paris, par exemple, a instauré des périmètres de préemption dans certains quartiers pour protéger le commerce de proximité : un repreneur peut voir la Ville de Paris se substituer à lui en rachetant le droit au bail au même prix, ce qui évidemment ferait échouer son projet d’acquisition. Il est donc important d’anticiper ce risque en se renseignant auprès de la mairie et, le cas échéant, en respectant strictement la procédure de déclaration en cas de préemption applicable.

En résumé, l’acheteur d’un droit au bail doit effectuer une véritable due diligence du bail commercial : durée et conditions financières du bail, clauses particulières, état du local, contexte juridique et urbanistique. Il est fortement conseillé de se faire accompagner par un professionnel (avocat) pour cette analyse, tant les et juridiques sont importants.

b1. Rôle du bailleur dans la cession du droit au bail

Le bailleur (propriétaire des murs) joue un rôle déterminant dans toute cession de droit au bail, car le bail commercial le lie au locataire en place. Il convient de distinguer deux situations : la cession du bail dans le cadre d’une vente du fonds de commerce et la cession isolée du droit au bail (hors ).

• Cession du bail lors de la vente du fonds de commerce : Dans ce cas, la loi protège la liberté du commerçant de transmettre son fonds. Le bailleur ne peut pas s’opposer à la cession du bail au profit de l’acheteur du fonds de commerce. En effet, toute clause du bail interdisant la cession du bail en cas de vente du fonds est réputée non écrite (nulle) . L’article L145-16 du consacre ce principe d’ordre public : le locataire a le droit de céder son bail avec son fonds de commerce, malgré toute stipulation contraire . Concrètement, si un commerçant vend son magasin (clientèle, stock, etc.), le bailleur ne peut pas empêcher l’acquéreur de reprendre le bail. Il n’a pas de droit de refus dans ce contexte. En revanche, le bail peut légitimement encadrer les modalités de cette cession : par exemple exiger une clause d’agrément (le bailleur peut demander à être informé et approuver l’identité du cessionnaire, sans pouvoir refuser abusivement) ou prévoir que la cession n’est autorisée qu’en cas de vente totale du fonds (pas de cession partielle de bail) . Ces clauses sont valables tant qu’elles n’équivalent pas à interdire purement et simplement la cession du bail avec le fonds (ce qui serait nul). En pratique, le bailleur sera généralement notifié de la cession et pourra s’assurer que le nouveau locataire respecte bien les conditions du bail (même activité, solvabilité…). Il peut aussi exiger du locataire sortant qu’il reste garant solidaire du paiement des loyers, comme évoqué plus haut.

• Cession isolée du droit au bail (hors fonds de commerce) : Lorsque le locataire souhaite céder son bail seul, sans céder de fonds de commerce (par exemple, il ferme son commerce et cherche simplement à “revendre” son emplacement), le bailleur a davantage de latitude pour s’y opposer, selon les termes du contrat de bail. Comme indiqué, beaucoup de baux contiennent une clause interdisant la cession isolée du bail ou la soumettant à l’accord du bailleur . Si tel est le cas, le locataire doit obtenir l’autorisation expresse du bailleur pour réaliser la cession. Le bailleur est libre d’accepter ou refuser selon son appréciation (par exemple, il peut refuser le repreneur proposé s’il estime que son projet n’est pas satisfaisant ou que ses garanties financières sont insuffisantes). En l’absence de clause spécifique dans le bail, le Code civil prévoit en principe que le locataire peut céder son bail, mais dans la pratique un bail silencieux sur la cession est rare . Souvent, le bail exigera au minimum que le bailleur soit appelé à concourir à l’acte de cession ou qu’il donne son accord préalable. Que faire en cas de refus du bailleur ? Si le bailleur refuse d’agréer le cessionnaire proposé alors qu’une clause d’agrément s’applique, il est souvent nécessaire de négocier. Le locataire cédant et l’acheteur pressenti peuvent tenter de convaincre le bailleur en fournissant des garanties supplémentaires (par exemple un cautionnement bancaire, un dossier solide du repreneur, etc.). Juridiquement, le bailleur ne peut refuser dans le cadre d’une clause d’agrément que pour des motifs sérieux (il ne doit pas commettre d’abus). En cas de litige, le candidat repreneur évincé pourrait tenter de démontrer un refus abusif en justice, mais cela entraîne des délais et des incertitudes incompatibles avec la cession envisagée. La voie amiable est donc à privilégier. Si le bailleur est intransigeant et que le bail interdit la cession isolée, le locataire n’a guère d’autre choix que de renoncer à la cession du bail seul. Il pourrait éventuellement envisager de céder quand même sous la forme d’une cession de fonds de commerce (incluant un minimum de matériel ou d’éléments pour qualifier un fonds, même modeste), puisque le bailleur ne peut s’y opposer, mais cela comporte des risques si la manœuvre est trop artificielle. Chaque situation devra être appréciée au cas par cas, de préférence avec l’aide d’un .

• Cas particuliers où le bailleur ne peut s’opposer : Outre la vente du fonds de commerce, la loi prévoit d’autres hypothèses où le bailleur ne peut empêcher la cession du bail. Notamment, lorsqu’un locataire part à la retraite ou obtient une pension d’invalidité et cède son bail, le bailleur ne peut interdire cette cession (c’est prévu par l’article L145-51 du Code de commerce) . Certaines conditions doivent être réunies (par exemple, le locataire retraité doit avoir exploité lui-même le fonds au moins 2 ans s’il était en société ), et la nouvelle activité doit être compatible avec l’immeuble, mais en principe le bailleur doit accepter la cession au repreneur même si celui-ci exerce une activité différente. De même, en cas de fusion ou restructuration d’entreprise, la loi permet la transmission du bail à la société issue sans que le bailleur ne puisse s’y opposer (transmission universelle de patrimoine) . Ces cas restent spécifiques mais il est bon de les connaître.

• Conséquences d’une cession réalisée sans l’accord du bailleur : Si, malgré une clause d’interdiction ou sans obtenir l’agrément requis, un locataire cède son bail de façon irrégulière, il s’expose à des sanctions lourdes. Le bailleur est en droit de considérer la cession comme inopposable, ce qui signifie qu’il peut refuser de reconnaître le nouveau locataire et le traiter en occupant sans droit ni titre, tout en continuant à tenir l’ancien locataire pour responsable du bail . En pratique, le bailleur pourrait obtenir judiciairement l’expulsion du cessionnaire non autorisé, et faire prononcer la résiliation du bail aux torts du locataire cédant . De plus, une cession irrégulière prive généralement le locataire de son droit au renouvellement (le bailleur pourra refuser le renouvellement sans indemnité d’éviction en sanction du manquement). Il est donc primordial de respecter strictement les clauses du bail relatives à la cession et d’obtenir les accords nécessaires du bailleur pour éviter la perte pure et simple du bail.

En résumé, le bailleur ne peut s’opposer à la cession du bail si celle-ci accompagne la vente du fonds de commerce (sauf à encadrer la procédure), ni dans certains cas prévus par la loi (départ en retraite, etc.). En dehors de ces cas, son accord est souvent requis et peut conditionner la de l’opération. Il est conseillé d’impliquer le bailleur dès le début du projet de cession, de vérifier les clauses du bail et de négocier si besoin pour obtenir son feu vert (par exemple en proposant un remplaçant sérieux et des garanties). Un bailleur rassuré sur la continuité du paiement des loyers et la qualité du repreneur aura tout intérêt à consentir à la cession, d’autant qu’il ne peut pas augmenter le loyer en cours de bail du fait de la cession (sauf clause rare le prévoyant). Enfin, faire signer au bailleur un acte de consentement à la cession (éventuellement dans l’acte de cession lui-même) permettra de formaliser son accord et d’éviter toute contestation ultérieure.

b1. Procédure de cession du droit au bail commercial

La cession d’un droit au bail commercial doit respecter un certain formalisme, destiné à informer toutes les parties prenantes (bailleur, créanciers éventuels, administration fiscale). Voici les grandes étapes à suivre pour réaliser une cession de droit au bail dans les règles :

1. Vérification du bail et préparation : Avant toute chose, relisez le bail commercial pour identifier les clauses relatives à la cession (agrément du bailleur, éventuelle clause de préemption du bailleur, etc.) et les obligations en cas de départ. Si le bail impose une démarche particulière (par exemple offrir au bailleur d’acheter le bail en priorité, ce qui est rarissime en France hors droit de préemption communal), il faut s’y conformer. Réunissez également les documents nécessaires (copie du bail, avenants, état des lieux initial, derniers quittances de loyer, etc.) car l’acheteur en aura besoin pour son audit et pour l’acte. C’est aussi le moment d’obtenir l’accord de principe du bailleur si nécessaire, par exemple en lui présentant le candidat-repreneur.

2. Rédaction de l’acte de cession : La cession du droit au bail doit faire l’objet d’un contrat écrit entre le locataire cédant et le cessionnaire. Cet acte peut être sous seing privé (rédigé par les parties ou leur conseil) ou établi par un notaire . Parfois, la cession prend la forme d’un avenant au bail commercial d’origine, signé avec le bailleur . Dans tous les cas, l’acte doit comporter un certain nombre de mentions essentielles : l’identité des parties (cédant, cessionnaire, bailleur), la description du bail (date, durée, échéance, renouvellements, loyers, charges, dépôt de garantie…), le prix de cession du droit au bail et ses conditions de paiement, la date de cession (date d’entrée du cessionnaire dans les lieux), l’éventuelle garantie solidaire du cédant, l’acceptation du bailleur si requise, etc. S’il s’agit d’une cession de fonds de commerce incluant le droit au bail, d’autres mentions obligatoires s’ajoutent (chiffre d’affaires des 3 derniers exercices, origine de propriété du fonds, inscriptions de privilèges, etc. selon le Code de commerce). Il est fortement conseillé de faire rédiger ou au moins relire l’acte par un avocat afin de sécuriser juridiquement la transaction. Une erreur ou omission (par exemple, ne pas mentionner une clause importante du bail) pourrait engager la responsabilité du cédant.

3. Établissement d’un état des lieux : Avant la remise des clés, le bailleur (ou son représentant) et le locataire sortant doivent réaliser un état des lieux contradictoire de sortie . Ce constat écrit décrit l’état du local au moment de la cession, et il est conservé par chacune des parties. C’est une obligation légale depuis la loi Pinel : le Code de commerce (article L145-40-1) impose un état des lieux lors de la restitution des locaux ou lors d’une cession de bail . L’état des lieux protège le bailleur comme le cédant : le bailleur ne pourra pas reprocher au cédant d’éventuelles dégradations non signalées (ou il pourra les retenir sur le dépôt de garantie si c’est prévu), et le cédant aura la preuve de l’état exact lors de son départ. Le cessionnaire, lui, repart sur une base saine pour la suite du bail. Souvent, l’état des lieux est effectué juste avant ou le jour de la signature de l’acte définitif de cession.

4. Notification de la cession au bailleur : Une fois l’acte de cession signé, le bailleur doit en être informé officiellement s’il n’a pas participé à l’acte. La loi (article L145-16-1 du Code de commerce) prévoit que la cession du bail commercial doit être notifiée au propriétaire par un acte de commissaire de justice (nouvelle appellation des huissiers) . Cet acte lui signifie qu’à compter de telle date, un nouveau locataire (identifié par son nom ou sa société et ses coordonnées) reprend le bail, et précise éventuellement les modalités utiles (par exemple à partir de quelle date le cessionnaire paiera le loyer) . Si le bailleur a formellement accepté la cession dans un acte notarié, cette notification n’est pas nécessaire (car l’acte notarié lui-même vaut information). En pratique, même si le bailleur a donné son accord, il est fréquent de procéder à cette signification par huissier pour que le bailleur ne puisse contester avoir été informé et pour faire courir le délai de paiement de l’impôt (voir ci-après). Cette formalité de notification est importante : tant qu’elle n’a pas eu lieu, le bailleur peut considérer que l’ancien locataire reste son débiteur principal.

5. Notification aux créanciers inscrits : Si le fonds de commerce du cédant (dont fait partie le bail) fait l’objet de nantissements ou inscriptions de privilèges (par exemple un nantissement au profit d’une banque), les créanciers inscrits doivent être informés de la cession projetée. Cette notification se fait également par acte de commissaire de justice . L’objectif est de permettre aux créanciers garantis sur le fonds de commerce d’exercer éventuellement leur droit (par exemple, le nantissement leur donne le droit d’être payés sur le prix de cession). En l’absence de créanciers inscrits, cette étape est sans objet. S’il y en a, l’avocat rédacteur s’en charge généralement : il obtient la liste des inscriptions au greffe et signifie la cession aux créanciers, voire recueille leur accord quand nécessaire. De même, en cas de droit de préemption de la commune, il convient de déclarer la cession à la mairie selon la procédure dédiée (généralement un formulaire CERFA envoyé en recommandé avec AR) et d’attendre la réponse dans le délai légal (2 mois). Ce n’est qu’après la renonciation de la mairie (ou l’expiration du délai sans réponse) que la cession peut être consommée définitivement.

6. Enregistrement fiscal de l’acte et droits de mutation : L’acte de cession de droit au bail doit être enregistré auprès de l’administration fiscale dans le mois qui suit sa signature . Concrètement, il faut déposer une copie de l’acte au Service des Impôts des Entreprises (SIE) du lieu du local, et acquitter les droits d’enregistrement correspondants . Ces droits de mutation, à la charge de l’acquéreur (sauf stipulation contraire dans l’acte), sont calculés sur le prix de cession selon un barème progressif identique à celui d’une cession de fonds de commerce : 0 % jusqu’à 23 000 €, 3 % de 23 001 € à 200 000 €, 5 % au-delà de 200 000 € . Un droit fixe minimum de 25 € est dû dans tous les cas . Par exemple, pour un droit au bail cédé 100 000 €, l’acheteur devra payer 3 % x (100 000 – 23 000) = 2 310 € de droits d’enregistrement (en plus des éventuels frais de notaire ou d’avocat). Si l’acte est passé en la forme notariée, c’est le notaire qui se charge de l’enregistrement auprès du SIE compétent . Attention : l’enregistrement fiscal n’est pas une simple formalité administrative ; une cession non enregistrée dans le délai d’un mois est en théorie nulle et sans effet . De plus, le défaut d’enregistrement peut entraîner des sanctions, et même la résiliation du bail par le bailleur qui y verrait un manquement grave . Il est donc impératif de ne pas oublier cette étape finale.

7. Publicité légale (si cession de fonds de commerce) : Si la cession s’inscrit dans le cadre d’une vente de fonds de commerce (donc comprenant le droit au bail), des formalités de publicité supplémentaires sont obligatoires : insertion d’un avis de cession dans un journal d’annonces légales, et publication au BODACC (Bulletin officiel) dans les 15 jours de la vente. Ces publicités ouvrent un délai de 10 jours aux créanciers du vendeur pour faire opposition sur le prix. En revanche, pour une cession de droit au bail seule (sans fonds de commerce, c’est-à-dire sans clientèle), la loi n’impose pas ce formalisme de publicité dans les journaux car on considère que ce n’est pas une vente de fonds de commerce au sens strict . Toutefois, dans certains cas limites (par exemple si l’acheteur reprend quand même une partie de l’activité ou du stock du cédant), il peut être prudent de procéder à une publicité volontaire pour purger tout risque de revendication ultérieure. En tout état de cause, consultez un juriste pour vérifier les obligations de publicité selon la nature exacte de la cession.

En respectant ces étapes – rédaction soignée de l’acte, information du bailleur et des parties prenantes, enregistrement fiscal – la cession du droit au bail sera opposable à tous et juridiquement sécurisée. Notez que dans la plupart des cas, l’intervention d’un avocat ou d’un notaire n’est pas obligatoire pour une cession de bail, mais elle est fortement recommandée pour garantir le respect des formalités et la validité de l’acte. Un avocat saura également conseiller sur la fiscalité (plus-value éventuelle pour le cédant, droits d’enregistrement pour l’acquéreur, TVA…) et sur l’opportunité de certaines clauses (comme une clause de non-concurrence du cédant, etc.).

b1. Analyse et valorisation du droit au bail

La valorisation d’un droit au bail est une étape délicate, car elle détermine le prix de cession que le locataire sortant peut espérer, et le montant que l’acquéreur devra investir en plus du simple loyer. Contrairement à un bien dont la valeur se compare en €/m², le droit au bail est une valeur commerciale résultant de plusieurs facteurs liés au bail et à l’emplacement. Cette partie propose d’examiner les facteurs qui influencent la valeur d’un droit au bail, les méthodes d’évaluation couramment utilisées, les erreurs à éviter, ainsi que les pour estimer correctement et bien négocier ce prix.

b2. Facteurs influençant la valeur d’un droit au bail

Plusieurs éléments combinés font qu’un droit au bail aura une valeur élevée… ou au contraire faible. Parmi les facteurs principaux à considérer :

• Emplacement et commercialité : L’emplacement du local est déterminant. Un droit au bail situé dans une rue très commerçante, avec un fort passage piéton, dans un quartier dynamique, vaudra bien plus qu’un local excentré ou dans une rue peu fréquentée. La commercialité d’un emplacement – c’est-à-dire son potentiel de chiffre d’affaires, lié à la visibilité, au flux de clients, à la qualité de l’environnement commercial – se reflète directement dans le prix du droit au bail. Par exemple, à Paris, un local de 50 m² sur un emplacement n°1 (rue de Rivoli, Champs-Élysées…) pourra générer un droit au bail de plusieurs centaines de milliers d’euros s’il bénéficie d’un loyer ancien bas, tant l’emplacement est porteur. À l’inverse, un local de même taille dans une rue peu passante ou un quartier moins coté peut avoir un droit au bail bien plus modeste. On évalue souvent la commercialité via un coefficient de situation (ou de localisation) qui sert à moduler la valeur théorique en fonction de la rue, de la visibilité, de la densité de population et de la clientèle ciblée .

• Montant du loyer par rapport au marché : C’est un critère majeur. Plus le loyer actuel du bail est faible comparé à la valeur locative de marché, plus le droit au bail aura de la valeur . En effet, l’acquéreur “achète” l’avantage de payer un loyer sous-évalué pendant la durée restante du bail. Au contraire, si le loyer en place est égal ou supérieur au loyer normal du quartier (loyer “surévalué”), le droit au bail perd de son intérêt économique et peut être quasiment nul. On peut résumer ainsi : « Plus le loyer est bas et la durée de bail restante longue, plus le prix du droit au bail est élevé (et inversement) . » Ce principe est confirmé par les professionnels : un loyer mensuel faible vs le marché, combiné à plusieurs années de bail restantes, donne un droit au bail élevé . À l’inverse, un droit au bail peut ne valoir que symboliquement 1 € si le loyer est très cher ou si le bail arrive à expiration (car l’entrant n’a pas d’avantage financier à reprendre ce bail).

• Durée restante du bail : Ce facteur rejoint le précédent. Un bail dont il reste par exemple 6 ans sur 9 aura plus de valeur qu’un bail ne durant plus que 1 ou 2 ans. Pourquoi ? Parce que l’acquéreur profite plus longtemps du loyer actuel et est assuré de rester dans les lieux sur une période plus longue. Une durée résiduelle importante sécurise le repreneur et justifie un prix. En revanche, si le bail arrive bientôt à échéance, deux écueils : d’une part la perspective proche d’un renouvellement avec risque de déplafonnement du loyer (hausse du loyer possiblement forte si le bailleur peut ajuster au marché lors du renouvellement), d’autre part – comme évoqué – le fait que l’acquéreur ne remplira peut-être pas la condition des 3 ans d’exploitation pour avoir droit au renouvellement. Ces incertitudes diminuent la valeur du droit au bail. Ainsi, un bail restant 1 an peut avoir une valeur quasi-nulle (l’acheteur pourrait préférer négocier un nouveau bail directement avec le propriétaire). En pratique, on considère souvent la durée utile pour valoriser : par exemple, s’il reste 6 ans fermes avant le renouvellement, on calcule la valeur sur 6 ans de jouissance restante.

• Destination du bail et possibilités d’exploitation : Un bail aux clauses larges (bail tous commerces, ou bail permettant l’activité que vise le repreneur) a plus de valeur. Si le bail comporte des restrictions d’activité, la valeur du droit au bail est limitée au cercle des repreneurs exerçant cette même activité, ce qui peut diminuer la demande. À l’inverse, un bail cédé par un commerçant partant à la retraite devient légalement “tous commerces”, ce qui élargit le champ des candidats et peut augmenter le prix . Par ailleurs, un local qui offre des potentialités techniques (ex : possibilité d’installer une extraction pour une cuisine, autorisation de terrasse, potentiel d’agrandissement sur une réserve…) verra son droit au bail valorisé en conséquence, car le repreneur pourra en tirer parti . En revanche, si le bail ou le règlement de copropriété interdit une activité recherchée (par exemple la restauration), cela limite la valeur.

• État du local et travaux à prévoir : Un local en bon état, récemment rénové, prêt à l’emploi pour l’activité, est plus “vendable” qu’un local vétuste nécessitant de gros travaux. Même si le droit au bail porte sur le bail et non sur le matériel, l’attractivité du local entre en ligne de compte. Des travaux obligatoires non réalisés (ex : mise aux normes d’accessibilité handicapés, normes de sécurité) peuvent peser négativement. À l’inverse, si le cédant a investi dans des aménagements de qualité qu’il laisse en place, cela peut faciliter la cession (même si normalement, ces éléments relèvent plus du fonds de commerce – souvent cédés à part ou inclus dans le prix). En tout cas, un repreneur fera forcément l’arbitrage entre le prix demandé pour le droit au bail et le budget travaux qu’il devra engager : plus il y a de travaux, moins il acceptera de payer cher le droit au bail.

• Offre et demande sur le marché local : Le droit au bail obéit aussi à la loi du marché. Dans les zones très demandées et avec peu d’offres de locaux disponibles (centre-ville de grandes métropoles, quartiers prisés), les droits au bail s’arrachent à prix élevé. À Paris ou Lyon par exemple, la rareté des boutiques disponibles fait monter les prix des reprises de baux. À l’inverse, dans des zones commerçantes en difficulté ou des villes moyennes où de nombreux locaux sont vacants, un commerçant partant pourra avoir du mal à monnayer son droit au bail – faute d’acquéreurs, il devra peut-être même laisser partir le bail gratuitement ou contre une somme très faible. L’attractivité commerciale du secteur, les projets d’urbanisme (ouverture d’un centre commercial voisin, piétonnisation d’une rue, etc.), la conjoncture économique jouent donc un rôle. Ce facteur est plus flou mais réel : il explique que deux droits au bail aux caractéristiques de bail similaires puissent avoir des valeurs très différentes selon l’emplacement géographique et le moment de la cession.

• Autres facteurs divers : Citons encore la taille et configuration du local (une surface correspondant à la demande – ni trop petite ni trop grande – sera plus facile à valoriser), le montant des charges (des charges très élevées peuvent freiner un repreneur), la possibilité de sous-location éventuelle (rare, mais si le bail l’autorise, cela peut ajouter de la valeur de pouvoir sous-louer une partie), ou encore la notoriété de l’emplacement (une adresse connue peut attirer certains repreneurs). Tous ces éléments viennent affiner l’évaluation, mais les plus déterminants restent le loyer, la durée et l’emplacement.

b2. Méthodes d’évaluation courantes

Il n’existe pas de barème officiel universel pour estimer un droit au bail, mais les professionnels de l’immobilier commercial utilisent généralement des méthodes fondées sur l’économie de loyer et des références de marché.

• Méthode de l’économie de loyer (différentiel de loyer) : C’est la méthode la plus couramment utilisée pour valoriser un droit au bail . Elle consiste à mesurer le gain que réalise le repreneur grâce au loyer du bail existant, comparé au loyer qu’il paierait s’il signait un bail neuf au prix du marché. En pratique, on calcule la différence entre le loyer actuel (souvent plafonné par les indices) et le loyer de marché pour un local équivalent, puis on capitalise cette différence sur la période pertinente. Souvent, on prend la période courant de la date de cession jusqu’à la prochaine échéance de bail (fin du bail en cours ou prochain renouvellement). Par exemple, imaginons un bail 3-6-9 renouvelé il y a 2 ans : il reste donc 7 ans avant l’échéance. Le loyer annuel actuel est de 35 000 € alors que pour un local similaire libre on paierait 40 000 € par an. L’économie de loyer annuelle est de 5 000 €. Sur 7 ans, le cumul des économies est de 35 000 € (hors actualisation) . C’est une base de valorisation du droit au bail. Les experts affinent ensuite en appliquant un coefficient de commercialité (de situation) pour tenir compte de la qualité de l’emplacement et du potentiel commercial du local . Un emplacement “prime” pourra justifier un coefficient plus élevé, tandis qu’un emplacement moyen en aura un plus faible. La somme actualisée de ces économies, ajustée par le coefficient, donne une valeur théorique du droit au bail. Naturellement, cette méthode suppose que le bail sera renouvelé aux mêmes conditions (loyer plafonné). Si on anticipe un déplafonnement, il faut en tenir compte (parfois on ne capitalise que jusqu’à l’échéance, ou on intègre un loyer futur réévalué à partir du renouvellement). Cette méthode du différentiel, bien qu’un peu technique, a le mérite de reposer sur des données objectives (loyer, marché) et d’évaluer l’avantage locatif transmis au cessionnaire .

• Méthode par comparaison de transactions : Comme pour l’immobilier, on peut également comparer le prix de cession à d’autres cessions de droit au bail récentes dans le même quartier ou pour des locaux similaires. Les agents immobiliers spécialisés disposent souvent de références de transactions passées. Par exemple, si trois boutiques de taille comparable dans la même rue se sont cédées récemment pour des droits au bail de 50 000 € à 70 000 €, cela donne une fourchette de valeur de marché. Il faut toutefois ajuster chaque cas : un local avait peut-être un loyer plus bas, un autre une durée de bail plus courte, etc. La comparaison directe est donc un indicateur, mais rarement une science exacte. Elle est souvent combinée avec la méthode de l’économie de loyer pour confirmer ou affiner le résultat.

• Autres méthodes : Certains évaluateurs raisonnent en “pourcentage du chiffre d’affaires” (surtout pour des emplacements de restauration ou commerce de bouche, en se demandant combien un entrepreneur est prêt à investir en droit au bail en fonction du CA potentiel). D’autres approches assimilent le droit au bail à une forme de moins-value par rapport à la valeur d’un local libre. Par exemple, on peut estimer combien vaudrait le local s’il était vide et libre de bail (valeur des murs libre), et comparer à la valeur du bien loué (avec ce loyer en place) ; la différence représenterait en quelque sorte la valeur du droit au bail. Cette approche est plus théorique et intéresse surtout les propriétaires, notamment dans le cadre d’indemnités d’éviction (valorisation des droits du locataire évincé). Pour une cession amiable, la méthode de l’économie de loyer reste la plus parlante.

Dans la pratique, il est courant de faire appel à un expert immobilier commercial ou un consultant pour évaluer le droit au bail avant de le mettre en vente. Celui-ci utilisera ces méthodes et sa connaissance du marché local. Le cédant peut aussi demander conseil à son avocat ou agent immobilier. L’acheteur, de son côté, a intérêt à faire ses propres calculs pour vérifier que le prix demandé est cohérent avec l’avantage qu’il en retirera (loyer faible, etc.).

b2. Erreurs à éviter lors de l’évaluation

Plusieurs écueils classiques sont à éviter dans l’évaluation et la d’un droit au bail :

• Surestimer la valeur en se basant uniquement sur son besoin de rentrée d’argent : Un cédant pourrait être tenté de fixer un prix élevé parce qu’il a besoin d’un certain montant pour financer un nouveau projet ou rembourser des dettes. Mais le marché ne paiera que le prix justifié par les caractéristiques du bail. Afficher un prix trop ambitieux sans rapport avec la réalité (loyer, emplacement) risque de faire fuir les acheteurs sérieux et de retarder la cession. Le prix doit être fondé sur des critères objectifs, pas sur ce que le vendeur aimerait obtenir idéalement.

• Négliger certaines clauses du bail affectant la valeur : Par exemple, oublier qu’une clause prévoyant un loyer majoré en cas de cession (cela existe parfois : bail avec loyer progressif ou clause d’échelle mobile à effet cumulatif) peut réduire l’avantage pour le repreneur. De même, ne pas voir qu’une clause de résiliation anticipée par le bailleur à une certaine échéance pourrait écourter la durée du bail. Toute condition du bail qui peut limiter l’usage ou la durée impacte la valorisation et doit être prise en compte. Oublier un facteur défavorable (loyer déjà élevé, bail bientôt fini, clause restrictive) dans l’évaluation est une erreur qui peut conduire à surpayer.

• Se baser sur une comparaison inadéquate : Comparer son droit au bail avec un autre cédé dans un contexte très différent. Par exemple, “le magasin de la rue d’à côté s’est vendu 100 000 €” sans analyser que ce magasin avait un loyer bien plus bas ou une plus grande superficie. Chaque cession est spécifique. Si on utilise des références, il faut comparer ce qui est comparable et ajuster en fonction des écarts.

• Confondre valeur du droit au bail et valeur du stock/équipements : Dans certains cas, la cession peut englober d’autres éléments (mobilier, stock de marchandises, matériel). Il faut veiller à bien ventiler ce qui relève du prix du droit au bail et ce qui relève du rachat d’autres éléments. Sinon, on peut soit sous-évaluer soit surévaluer le droit au bail en mélangeant tout. Par exemple, un restaurateur qui cède son bail et laisse tout son matériel de cuisine pourra justifier un prix plus élevé, mais l’acheteur doit distinguer la part liée au bail (avantage loyer) et la part liée aux équipements pour ne pas surpayer l’un ou l’autre.

• Ignorer la tendance du marché local : Ne pas tenir compte que le quartier est en déclin (commerces qui ferment, baisse de fréquentation) ou au contraire en plein essor. Ces éléments contextuels influent sur la demande. Par exemple, demander un prix élevé dans une rue où beaucoup de boutiques sont vacantes serait une erreur : le rapport de force offre/demande ne le soutiendrait pas. À l’inverse, accepter un prix trop bas dans un secteur hyper demandé serait se priver d’une valeur potentiellement supérieure.

• Sous-estimer les coûts annexes pour l’acheteur : Un acquéreur va considérer non seulement le prix du droit au bail, mais aussi les frais et investissements annexes (honoraires d’agence, droits d’enregistrement, dépôt de garantie à reconstituer, travaux d’aménagement, etc.). Si le vendeur impose un prix “plein pot” sans laisser de marge pour ces coûts, il aura du mal à trouver preneur. L’erreur serait de raisonner comme si seul importait le chèque du droit au bail, alors que l’acheteur, lui, regarde l’ensemble du budget d’installation. Côté acheteur, cela signifie qu’il faut bien budgéter tous ces postes pour ne pas se retrouver à court de trésorerie après l’achat du droit au bail.

En évitant ces erreurs, on se donne les moyens d’une évaluation plus juste et d’une négociation sereine.

b2. Bonnes pratiques pour estimer et négocier

Voici quelques conseils et bonnes pratiques pour réussir l’estimation de la valeur du droit au bail et mener une négociation efficace, à l’avantage de toutes les parties :

• Comparer plusieurs sources d’information : Appuyez-vous sur différentes méthodes pour croiser les résultats. Par exemple, calculez l’économie de loyer, mais aussi renseignez-vous sur les cessions récentes dans le secteur (via des agents immobiliers, la CCI, etc.). Cette double approche permet de valider le montant. N’hésitez pas non plus à consulter les valeurs locatives officielles si disponibles (les commissions départementales des valeurs locatives publient parfois des estimations de loyers par zone et par type de commerce). Cela vous donnera une base pour évaluer si le loyer de votre bail est vraiment en dessous du marché et de combien.

• Lister les atouts et faiblesses du bail : Faites l’inventaire objectif des points forts (loyer bas, quartier en développement, bail tous commerces, longue durée restante, local refait à neuf, etc.) et des points faibles (loyer élevé, bail restreint, quartier en difficulté, gros travaux à faire, charges lourdes…). Cette liste vous permettra d’argumenter le prix : si vous êtes vendeur, de justifier un prix élevé par les atouts, ou si vous êtes acheteur, de justifier une offre plus basse par les faiblesses. Par exemple, un acquéreur pourra dire « je vous propose 40 000 € au lieu de 50 000 € car le bail se termine dans 2 ans et le loyer est proche du marché, ce qui limite l’intérêt ». Cette analyse critique du bail est essentielle pour une négociation rationnelle.

• Se renseigner sur la dernière cession du bail : Si possible, retrouvez combien le locataire actuel avait payé son droit au bail lorsqu’il est entré (et à quelle date). Cela peut être instructif. Si le cédant actuel a lui-même acquis le bail, le prix qu’il a payé (corrigé de l’évolution des loyers depuis) donne une indication. S’il a acquis le fonds de commerce complet, l’information sera moins exploitable car englobant d’autres éléments. Quoi qu’il en soit, poser la question au cédant peut être utile (même si sa situation était différente). Un cédant qui a lui-même payé cher il y a quelques années aura tendance à vouloir “récupérer sa mise”, mais le marché actuel peut avoir évolué différemment.

• Analyser les bilans du commerce en place : Si le cédant exploitait réellement un fonds de commerce et que l’acheteur reprend la même activité, examiner les comptes de résultat des dernières années peut éclairer la capacité du point de vente à supporter un certain investissement. Une rentabilité faible ou en baisse du commerce cédé peut justifier de ne pas surpayer le droit au bail, car le lieu n’a pas généré de gros profits. En revanche, si l’emplacement a fait florès (grosse clientèle), le cédant fera valoir qu’il transmet un emplacement “porteur” – même si officiellement il ne vend que le bail, la réalité économique compte. Bien sûr, si l’acheteur change d’activité, les chiffres passés sont moins pertinents, mais ils donnent quand même une idée du dynamisme de l’emplacement.

• Prévoir la négociation et la marge de manœuvre : Très rarement un droit au bail se vend au prix exact affiché sans négociation. Le vendeur fait souvent une première estimation haute, et l’acheteur potentiel fait une offre plus basse. Il est donc judicieux de prévoir dès le départ une marge de négociation. Côté vendeur, ne fixez pas un prix plancher absolu dès l’annonce, sinon toute négociation vous ferait descendre en dessous de ce que vous voulez. Côté acheteur, ne montrez pas d’emblée votre budget maximum : essayez d’argumenter pour faire baisser le prix en soulignant les contraintes (vous aurez des travaux, etc.). Une négociation réussie est celle où chacun fait un pas : par exemple le vendeur baisse un peu son prix et l’acheteur revoit un peu son offre à la hausse pour conclure à mi-chemin.

• Faire appel à un professionnel si nécessaire : Pour estimer la valeur, l’avis d’un expert ou d’un agent spécialisé peut éviter de partir sur de mauvaises bases. De même, pour la négociation, un intermédiaire (agent immobilier, conseil) peut faciliter les discussions en servant de tampon. Parfois, l’agent pourra mieux faire passer certains arguments ou éviter que le relationnel n’envenime les choses entre vendeur et acheteur. Bien sûr cela a un coût (commission), mais ce coût peut être compensé par une transaction plus rapide ou plus équitable.

En suivant ces bonnes pratiques, le cédant comme le repreneur maximisent leurs chances de conclure la cession du droit au bail à un prix juste, reflétant la valeur réelle du bail dans les conditions du marché.

b1. Exemples concrets de cession de droit au bail (Paris)

Pour illustrer concrètement la notion de cession de droit au bail, prenons quelques exemples simplifiés, notamment dans le contexte parisien où ce type d’opération est fréquent :

• Exemple 1 : Boutique de prêt-à-porter dans le Marais (Paris) – Une créatrice décide de fermer sa boutique de 40 m² située dans le Marais à Paris. Le bail commercial actuel a encore 4 ans à courir. Le loyer est de 1 200 € par mois depuis la dernière révision. Or, pour ce quartier très touristique, un bail neuf serait aujourd’hui autour de 2 000 € par mois. L’emplacement est excellent (rue passante, visibilité sur une place), le local en bon état. Ici, le droit au bail représente l’économie de loyer potentielle : 800 € d’écart mensuel × 48 mois restants ≈ 38 400 € d’économie. En pratique, après évaluation et compte tenu du fort potentiel commercial, le droit au bail est mis en vente à 40 000 €, et il trouvera rapidement preneur autour de ce montant (soit presque l’équivalent de 3 années de loyer d’écart). L’acheteur, une marque de décoration, y trouve son compte car il reprend un bail à 1 200 € qu’il n’aurait jamais pu obtenir autrement, assurant la rentabilité de son projet.

• Exemple 2 : Local avec loyer surévalué – droit au bail sans valeur – Un restaurateur dans le 15ème arrondissement souhaite céder son bail, mais son loyer actuel (3 500 € HT par mois pour 80 m²) est en fait supérieur au loyer de marché du quartier (estimé à 3 000 €). Le bail a encore 2 ans avant l’échéance 9 ans. Malgré l’autorisation de restauration et une extraction aux normes (ce qui d’ordinaire a de la valeur), il peine à trouver des repreneurs prêts à payer un droit au bail. En effet, le repreneur ne bénéficie d’aucun avantage de loyer, au contraire il reprend un loyer trop cher. Finalement, il finira par céder son bail pour un montant symbolique de 5 000 € (représentant surtout la valeur des quelques aménagements laissés) à un entrepreneur qui compte tenir jusqu’à l’échéance puis renégocier un loyer à la baisse avec le bailleur. Cet exemple montre que tous les droits au bail n’ont pas une valeur positive : quand le bail n’est pas avantageux, le marché le sanctionne.

• Exemple 3 : Cession de bail avec clause d’agrément du bailleur – Un commerçant du quartier Montparnasse (Paris 14e) exploite une librairie-papeterie de quartier. Il vend son commerce pour partir en province, mais l’acquéreur ne souhaite reprendre que l’emplacement pour y ouvrir une épicerie fine (activité différente). Le bail prévoit que le bailleur doit donner son accord écrit à la cession. Le cédant contacte donc son bailleur (une compagnie d’assurances propriétaire de l’immeuble) pour présenter l’épicerie. Le bailleur est d’abord réticent car il craint une nuisance (odeurs, clients debout sur le trottoir). Néanmoins, après discussions – et l’engagement du repreneur à ne pas faire de restauration sur place et à maintenir une vitrine soignée – le bailleur finit par donner son agrément, moyennant une augmentation du dépôt de garantie et l’ajout d’une clause interdisant la cuisson sur place. La cession peut alors se conclure. Le droit au bail, valorisé 30 000 €, est réglé par l’épicier à la libraire. Cet exemple illustre l’importance d’impliquer le bailleur et de négocier avec lui les conditions de la cession, surtout en cas de changement d’activité. Sans cet accord, le cédant n’aurait pas pu vendre, malgré la valeur de son bail.

• Exemple 4 : Intervention du droit de préemption de la Ville de Paris – Une boulangerie d’un quartier en pleine gentrification (Paris 11e) est mise en vente (cession de fonds de commerce incluant le bail). Le repreneur pressenti est une enseigne de restauration rapide. Or, la mairie a instauré un périmètre de sauvegarde du commerce de proximité couvrant cette rue. Lorsque la cession a été déclarée en mairie, la Ville de Paris décide d’exercer son droit de préemption pour éviter la disparition d’un commerce alimentaire de proximité. La mairie se porte acquéreur du fonds et du droit au bail au prix de 150 000 € qui était convenu, évincant ainsi l’enseigne de restauration. Elle relouera ensuite le local à un artisan boulanger qu’elle a sélectionné. Ce cas réel (les préemptions de baux par la Ville de Paris se sont multipliées ces dernières années dans certains quartiers) montre qu’un acquéreur, même solvable, peut voir l’opération lui échapper du fait de la puissance publique. Le cédant, lui, a vendu au même prix mais à un autre acheteur (la Ville). Pour l’acquéreur initial, c’est une grande déception, d’où la nécessité de se renseigner sur ces aspects en amont.

Ces exemples concrets illustrent la diversité des situations autour de la cession de droit au bail. À Paris en particulier, on voit que la valeur peut être très élevée dans les quartiers prisés, mais aussi que les contraintes (loyer cher, clauses, préemption) peuvent fortement influencer le déroulement et la réussite de l’opération.

b1. Conclusion : bonnes pratiques pour réussir la cession ou l’acquisition

La cession d’un droit au bail commercial est une opération complexe qui mêle des considérations juridiques, financières et stratégiques. Pour le cédant (vendeur) comme pour le cessionnaire (acheteur), voici les bonnes pratiques à retenir pour mener à bien le projet :

• Préparation en amont et accompagnement : Ne pas improviser une cession de bail. Le cédant gagnera à préparer son dossier à l’avance : audit de son bail, mise en ordre de ses paiements (être à jour de loyer, taxes…), éventuellement renégociation préalable de certains points avec le bailleur pour rendre le bail plus attractif (par exemple, lever une clause limitative d’activité si possible). De même, l’acheteur doit bien préparer son plan (activité projetée, financement du droit au bail et des travaux, etc.). Dans les deux cas, il est vivement conseillé de faire appel à des conseils expérimentés : un avocat spécialisé en baux commerciaux pour la rédaction et les formalités, et éventuellement un expert immobilier ou agent spécialisé pour l’évaluation et la mise en relation. Ces professionnels sécuriseront l’opération et éviteront les écueils.

• Communication transparente et collaboration : Une cession réussie implique souvent une bonne entente entre le cédant, l’acheteur et le bailleur. Le cédant doit informer le bailleur de son projet dès que possible et jouer la transparence sur l’identité du repreneur pressenti. Il est généralement contre-productif de tenter de cacher la cession ou de mettre le bailleur devant le fait accompli. Au contraire, impliquer le bailleur (par exemple en le rencontrant avec le futur repreneur) permet de créer un climat de confiance. Cédant et cessionnaire ont aussi intérêt à communiquer clairement : par exemple établir une liste écrite de ce qui est cédé (le bail, mais éventuellement aussi tel équipement, etc.), convenir des modalités de transition (date de remise des clés, liquidation des stocks…). Une bonne collaboration évite les litiges post-cession et facilite aussi la tâche pour l’état des lieux et la transmission de l’historique (charges, relations de voisinage, etc.).

• Respect strict des règles et délais : Suivez scrupuleusement la procédure légale et contractuelle. Cela signifie : respecter les clauses du bail (ne pas “oublier” de demander l’agrément si nécessaire, par exemple), notifier dans les formes au bailleur et aux créanciers, enregistrer l’acte dans le délai imparti, publier les annonces légales si cession de fonds, etc. Aucune de ces formalités ne doit être négligée, sous peine de mettre en péril la validité de la cession ou les droits de l’acheteur. Établissez un calendrier de cession réaliste intégrant ces délais (par exemple, ne pas prévoir la reprise du local le lendemain de la signature si des délais légaux doivent encore courir). Anticipez le délai de réponse de la mairie en cas de préemption, ou le délai de purge des oppositions des créanciers dans une vente de fonds. En un mot, soyez rigoureux sur l’administratif : c’est le socle de la sécurité juridique de l’opération.

• Évaluation réaliste et négociation raisonnable : Pour le vendeur, fixez un prix de cession cohérent avec le marché et les avantages de votre bail. Un prix juste attirera plus facilement des candidats et aboutira à une vente plus rapide. Mieux vaut vendre à un prix raisonnable en quelques mois que de surestimer et laisser traîner le bail vacant pendant un an (ce qui coûte des loyers sans activité). Pour l’acheteur, ne cherchez pas non plus à “gratter” à l’excès si le prix demandé est déjà justifié : un bon emplacement a un prix, et payer ce qu’il vaut réellement est un investissement rentable à long terme. La négociation doit être gagnant-gagnant : évitez les positions rigides. Par exemple, si le cédant tient à un certain prix, peut-être l’acheteur peut-il demander en contrepartie que certains matériels soient laissés, ou que le bailleur consente un geste sur un point du bail. Soyez ouverts aux compromis intelligents.

• Assurer la transition : Une fois la cession conclue, le travail n’est pas tout à fait fini. Le cédant doit accompagner, dans la mesure du raisonnable, le repreneur pour la prise de possession. Par exemple, lui transmettre les modes d’accès, présenter éventuellement aux autres commerçants ou à l’association de quartier, fournir les documents utiles (plans, contrats d’énergie si reprise…). Ce n’est pas une obligation légale stricte, mais une courtoisie professionnelle qui facilite la reprise d’activité du cessionnaire. De son côté, le cessionnaire doit rapidement réaliser les démarches à son nom (assurance du local, abonnement électricité/eau, immatriculation au RCS le cas échéant, etc.) et se présenter au bailleur en tant que nouveau locataire pour instaurer une bonne relation d’emblée. Une transition bien gérée garantit que le bail se poursuivra dans de bonnes conditions après la cession.

En conclusion, réussir la cession ou l’acquisition d’un droit au bail requiert à la fois prudence juridique, réalisme économique et sens du relationnel. C’est une opération stratégique pour un commerce : elle peut représenter un investissement lourd, mais qui, bien calibré, permettra au repreneur de profiter d’un emplacement adapté à son activité et au cédant de valoriser son départ. En suivant les conseils exposés – préparation, analyse fine du bail, respect des procédures et dialogue avec le bailleur – commerçants, vendeurs, acheteurs et investisseurs pourront mener ces transactions en toute sécurité et dans les meilleures conditions en 2024–2025.

Sources : Code de commerce (articles L145-16, L145-40-1, L145-51…), Service-public.fr – Fiche pratique “Cession du bail commercial” , Captain Contrat – Guide 2025 cession droit au bail , Notaires du Grand Paris – “Bail commercial : la cession du droit au bail” , Commerce Immo – Conseils évaluation du droit au bail , CCI Paris, etc. Les informations juridiques sont à jour des dernières lois en vigueur en 2024-2025.

Maître Nabil Fadli

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