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Conclusion : résumer les bonnes pratiques du repreneur
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Reprendre un fonds de commerce à Paris, c’est aussi reprendre une équipe en place et un passif social qu’il faut savoir gérer. En respectant les obligations légales et en adoptant de bonnes pratiques, le repreneur met toutes les chances de son côté pour une transition réussie.

 

 

Récapitulons les meilleures pratiques :

 

• 🔍 Se renseigner tôt sur le personnel : Dès l’intention d’achat, collectez un maximum d’informations sur les salariés, leurs contrats, la convention collective, les éventuels problèmes. Une reprise n’est pas qu’une affaire financière, c’est aussi une aventure humaine. Rencontrez si possible les employés-clés (par discrétion, parfois ça se fait juste après la vente, mais un repreneur avisé peut parfois discuter incognito avec l’équipe pour prendre la température).

 

• ⚠️ Vérifier et purger les obligations d’information : Si le fonds entre dans le champ <250 salariés, assurez-vous que l’information préalable des salariés a bien été effectuée par le vendeur. Ne signez pas l’acte définitif tant que ce point n’est pas régularisé, pour éviter toute action ultérieure. Respectez le délai de 2 mois ou les renonciations. C’est un passage obligé pour la tranquillité juridique.

 

• ✍️ Soigner la rédaction de l’ : Incluez des clauses spécifiques sur les salariés : énumération des contrats transférés, répartition des charges (congés payés, etc.), de garantie par le des litiges antérieurs, etc. Il vaut la peine de faire relire le projet par un avocat en droit social ou un juriste d’entreprise pour ne rien omettre. Mieux vaut tout prévoir par écrit que d’avoir un débat ensuite sur “qui devait payer quoi”.

 

• ✅ Respecter scrupuleusement les droits des salariés repris : À la reprise effective, assurez-vous que les premières fiches de paie avec vous comme employeur respectent bien les salaires et avantages antérieurs. Le salarié ne doit constater aucune perte ou anomalie. Continuez les éventuelles pratiques en cours (par exemple, si le précédent employeur offrait le café ou des viennoiseries chaque matin, ce n’est pas une obligation légale mais un petit geste de continuité sociale qui sera apprécié !).

 

• 🗣️ Communiquer avec le personnel : Dès la reprise officialisée, réunissez l’équipe, présentez-vous, expliquez votre projet et rassurez sur la continuité des contrats. La transparence crée la confiance. Beaucoup de tensions peuvent être évitées par une bonne communication interne. En particulier, s’il y aura des changements d’organisation, annoncez-les à l’avance et accompagnez-les (formation, etc.).

 

• 📚 Se former aux obligations sociales si besoin : Si vous êtes un investisseur ou un nouveau venu dans le secteur, rapprochez-vous des organismes comme l’URSSAF, la Direccte (DREETS maintenant) ou des organisations professionnelles pour connaître vos obligations d’employeur. À Paris, la CCI et certaines chambres professionnelles proposent des sessions d’information pour repreneurs de commerces incluant le volet RH.

 

• 💰 Anticiper les coûts cachés : Budgétisez le coût du maintien du personnel (salaires, charges), mais aussi des éventuelles régularisations (congés à payer, etc.). Prévoyez une réserve financière au cas où un contentieux surgirait ou si vous devez remplacer un salarié clé qui partirait après la reprise (ça peut arriver, changement de patron peut inciter à la mobilité). Avoir un petit matelas financier pour gérer le social est prudent.

 

• ⚖️ Ne pas hésiter à consulter : Le droit du travail est complexe. Mieux vaut poser des questions à un conseil (avocat, expert-comptable spécialisé) que de faire une erreur de bonne foi. Par exemple, licencier trop vite un salarié transféré peut se retourner contre vous si le motif n’est pas béton. Prenez conseil avant toute décision délicate concernant l’équipe.

 

En respectant ces principes, un repreneur peut non seulement se conformer à ses obligations légales, mais aussi instaurer un climat social favorable dès le départ. Une reprise réussie se voit à la fidélisation de l’équipe reprise : des salariés bien traités accompagneront volontiers le nouveau projet d’entreprise. Paris offre un vivier de talents dans le commerce et la restauration – savoir les conserver est un atout majeur pour pérenniser le fonds de commerce repris.

 

FAQ – Questions fréquentes sur la reprise et les contrats de travail

 

Q1 : Le repreneur est-il obligé de reprendre tous les salariés du fonds de commerce ?

R: Oui, si l’activité reprise constitue une entité économique autonome, tous les contrats de travail en cours sont transférés de plein droit au repreneur, sans exception . Il n’est pas possible de choisir de ne pas reprendre certains salariés (sauf cas très particulier d’une cession en liquidation judiciaire avec autorisation de ne pas reprendre tout le personnel). Toute tentative pour écarter un salarié ( juste avant la vente) serait nulle et le salarié pourrait faire valoir ses droits chez le repreneur . Le repreneur doit donc intégrer l’ensemble de l’équipe en place.

 

Q2 : Les salariés peuvent-ils refuser de continuer à travailler pour le repreneur ?

R: En principe non. Les salariés n’ont pas à donner leur accord au transfert de leur contrat – c’est automatique. Ils ne peuvent pas dire “je refuse d’être transféré et je veux rester employé du cédant” (puisque le cédant sort de l’affaire) ni exiger d’indemnité du fait de la cession elle-même. S’ils ne veulent vraiment pas travailler avec le repreneur, ils ont la possibilité de démissionner ou de solliciter une rupture conventionnelle, mais ils ne percevront pas d’indemnités spéciales liées à la vente (la cession n’est pas un motif de départ contraint ouvrant droit au chômage, sauf licenciement économique ultérieur). La seule exception est le cas où la cession induit une modification majeure du contrat (par exemple un déménagement du lieu de travail très loin) – là, le salarié peut refuser le changement et cela équivaut à un licenciement économique. Mais le changement doit être substantiel et direct.

 

Q3 : Le repreneur peut-il modifier les contrats de travail des salariés après la reprise (salaire, horaires…)?

R: Pas unilatéralement et pas immédiatement, sauf aménagements mineurs. Le principe du transfert est le maintien des mêmes termes contractuels. Toute modification importante (baisse de salaire, changement de lieu hors secteur, passage d’un temps plein à temps partiel…) nécessitera l’accord du salarié, comme en temps normal. Vous pouvez bien sûr discuter avec chaque salarié d’éventuels changements (par exemple réorganiser les horaires d’ouverture, donc les plannings), mais vous devrez respecter le Code du travail : soit obtenir un avenant signé du salarié s’il est d’accord, soit, en cas de refus sur un changement indispensable, envisager un licenciement économique (avec cause réelle et sérieuse). À noter que les avantages collectifs (tickets restaurant, primes d’équipe) instaurés par l’ancien employeur peuvent être considérés comme des usages à maintenir, sauf à suivre la procédure pour les dénoncer correctement après la reprise. En résumé, le repreneur doit fonctionner comme s’il succédait à l’ancien patron dans toutes ses obligations, et ne peut pas faire table rase du jour au lendemain.

 

Q4 : Qu’en est-il du droit de préemption des salariés dans les petites entreprises ?

R: Dans les entreprises de moins de 250 salariés, le cédant doit informer les salariés de son projet de vente au moins 2 mois à l’avance . Ce “droit de préemption” est en réalité un droit d’information préalable : les salariés peuvent présenter une offre d’achat pendant ce délai. Le cédant reste libre de la refuser et de vendre à un tiers, mais s’il ne respecte pas la procédure d’information, il une pénalité pouvant atteindre 2% du prix de vente en dommages et intérêts . Pour le repreneur, cela signifie qu’avant d’acheter, il doit vérifier que les salariés ont bien été informés et que le délai (ou les renonciations) a été respecté. Au-delà de 250 salariés, cette obligation disparaît.

 

Q5 : Qui paye les dettes liées aux salariés (salaires impayés, congés non payés) antérieures à la cession ?

R: Vis-à-vis des salariés, c’est le repreneur qui devra payer s’il s’avère que quelque chose était dû (par ex., un rappel de salaire) . Mais le repreneur a un recours contre le vendeur. En pratique, lors de la vente, on ajuste le prix ou on prévoit une clause : le vendeur prend à sa charge tout ce qui a été généré avant. Le Code du travail prévoit que le premier employeur doit rembourser le nouvel employeur des sommes dues à la date de la cession et payées par ce dernier . Donc, si un salarié demande après coup une prime de 2023 non versée par le cédant, le repreneur la lui verse, puis peut demander le remboursement au cédant. D’où l’importance de bien cadrer cela dans le contrat de cession.

 

Q6 : Que se passe-t-il en cas de cession en cours de ou liquidation judiciaire ?

R: Dans le cadre d’une procédure collective, le tribunal peut autoriser une cession en ne conservant qu’une partie des salariés. C’est une exception à l’article L1224-1 : pour faciliter la reprise d’une entreprise en difficulté, la loi permet de déroger et de licencier certains salariés pour motif économique dans le plan de cession. Donc si vous reprenez un fonds dans ce contexte (assez fréquent, par ex un restaurant en liquidation repris par un autre), vous n’êtes pas tenu de reprendre tous les contrats, seulement ceux désignés dans l’offre retenue. Les salariés non repris sont licenciés par l’administrateur ou liquidateur, aux frais de l’AGS le cas échéant. Par contre, une fois la cession actée, pour les salariés repris, le régime redevient normal. Vérifiez bien l’ordonnance du tribunal qui liste les contrats transférés. En dehors de la liquidation/redressement, aucune autre situation ne vous permet de choisir librement : dans une cession amiable classique, c’est tout le monde ou personne comme vu plus haut.

 

Q7 : Les apprentis et alternants sont-ils concernés par le transfert au repreneur ?

R: Oui. Apprentis et salariés en contrat de professionnalisation étant titulaires d’un contrat de travail, ils sont automatiquement transférés au même titre que les autres . Le repreneur devra continuer à leur fournir la formation pratique et respecter l’accord de formation. Il doit informer le centre de formation et s’assurer d’avoir un maître d’apprentissage qualifié. Il n’a pas le droit de rompre le contrat d’apprentissage du seul fait de la cession (sinon ce serait un licenciement sans cause réelle et sérieuse de surcroît). Pour les stagiaires, qui ne sont pas salariés, il faut faire un avenant avec le nouvel organisme d’accueil comme expliqué précédemment.

 

Q8 : Quelles sont les principales erreurs à éviter pour le repreneur sur le plan social ?

R: Parmi les écueils fréquents : ne pas vérifier l’application de l’article L1224-1 (rare, mais imaginons un repreneur qui pense pouvoir licencier tout le monde et réembaucher à zéro – c’est illégal), oublier d’informer les salariés si <250 (d’où risque de sanction 2%), ne pas reprendre un élément de rémunération (ex: un avantage que le cédant donnait sans l’écrire, comme une prime de caisse mensuelle en espèces – le salarié s’attendra à la voir maintenue), ou encore brusquer l’organisation du travail sans concertation. Autre erreur : négliger les obligations post-reprise, par exemple ne pas faire passer la visite médicale d’embauche (même s’ils ne changent pas d’emploi, un changement d’employeur nécessite une visite d’information et de prévention dans certains cas car c’est une “nouvelle embauche”).

 

En résumé, l’erreur serait de considérer les salariés comme un détail : au contraire, ils font partie intégrante de la du fonds (une affaire qui tourne bien, c’est souvent grâce à son personnel). Il faut donc les intégrer dans le projet de reprise, humainement et juridiquement.

Sources officielles et références

  • Code du travail – Article L1224-1 : principe de transfert des contrats en cas de modification de l’employeur . Article L1224-2 : obligations du nouvel employeur et remboursement par l’ancien employeur des sommes dues à la date de la cession .
  • Service Public (entreprendre.service-public.fr) – Fiche sur la Cession du fonds de commerce et information des salariés : modalités du droit d’information préalable, délais de 2 mois, exceptions et sanctions .
  • Cour de cassation – Chambre sociale, arrêt du 27 mai 2020 (n°19-12.471) : le nouvel employeur est seul tenu envers les salariés des obligations post-transfert, sauf . Confirme que l’ancien employeur ne peut être condamné solidairement pour des créances nées après la cession.
  • Cour de cassation – Chambre sociale, arrêt du 9 juillet 2014 (n°12-21512) : un licenciement prononcé en vue d’éluder l’application de L1224-1 est privé d’effet, le contrat se poursuit avec le repreneur .
  • Loi n°2014-856 du 31 juillet 2014 (dite loi Hamon) modifiée par la loi n°2015-990 du 6 août 2015 (dite loi Macron) – Obligation d’information des salariés pour les entreprises < 250 salariés. Codifiée aux articles L. 23-10-1 et suivants du Code de commerce (pour cession de parts) et L. 141-23 et s. du Code de commerce (pour ). Sanction modifiée par décision du Conseil constitutionnel n°2015-476 QPC du 17 juillet 2015 (abrogation de la nullité).
  • Jurisprudence européenne – Cour de Justice de l’UE (CJCE) décisions du 15 juin 1988 et 12 mars 1998 : un licenciement lié à un transfert doit être considéré comme nul et le salarié comme toujours employé au moment du transfert. Ces principes ont inspiré le en matière de L1224-1 .
  • Doctrine et actualité : Articles de praticiens sur le sujet, par ex. Maine-Lexi Conseil – Cession de fonds de commerce et droit social (2019) ; MGG Legal – Transfert de contrat de travail : qui paie quoi ? (2020) ; Village de la Justice – L’information préalable des salariés… obligation en voie d’extinction ? (2019) (sur le champ d’application de la loi Hamon) ; Centre Inffo – Transfert du contrat d’apprentissage en cas de cession (2023) . Ces ressources apportent des éclairages pratiques et jurisprudentiels.

 

Nous recommandons au repreneur de consulter le Code du travail annoté et les fiches du Ministère du Travail pour toute précision supplémentaire, ainsi que de se rapprocher d’un conseil juridique pour adapter ces principes généraux à sa situation particulière. En espérant que cet article vous aura éclairé sur vos obligations sociales en tant que repreneur, nous vous souhaitons une belle réussite dans votre projet de reprise à Paris ! 

 

Maître Nabil Fadli

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